Hemiolia vous propose « Cherry Blossoms »

La musique est comme les fleurs de cerisiers : elle n’a d’existence véritable qu’au moment où elle est jouée, puis elle disparait pour se métamorphoser en souvenir et donner place à l’été.

La contemplation du mouvement des pétales fleurs de cerisiers tombant en abondance comme des flocons
de neige (hana fubuki) est une activité philosophique très importante au Japon, qui souligne le caractère éphémère de la beauté.
Les fleurs de cerisiers naissent et meurent en peu de temps : on ne peut les admirer que sur une courte période, et cet instant fugitif nous renvoie à notre propre finitude d’êtres humains. Leur beauté nous  rappelle que la vie est courte, et nous enjoint à en ressentir la valeur et la fragilité.

Dans ce programme qui célèbre l’instant présent et la richesse de celui qui sait en saisir la quintessence, il nous a semblé intéressant de mêler le langage de compositeurs japonais de notre temps, imprégnés par cette tradition séculaire de la contemplation de ces arbres majestueux, avec celui de Jean-Sébastien Bach, dont l’œuvre vertigineuse et universelle touche du doigt l’infini.

Nous avons ainsi commandé la pièce Hana Fubuki à la jeune compositrice Haru Shionoya, qui a étudié à Tokyo et Paris, et dont la double culture incarne ce que le grand compositeur japonais Toru Takemitsu  aimait à rappeler régulièrement : « En Art, il n’y a ni Orient, ni Occident ».

Puisse cette mise en regard entre la culture japonaise contemporaine modelée par les siècles et la puissance universelle de l’œuvre de Bach créer de nouvelles passerelles entre deux identités fortes reliées par la perception du sacré, exaltant ainsi les valeurs fondamentales de la fraternité.

COMPOSITRICE HARU SHIONOYA

Après avoir obtenu sa Licence de piano à l’Université de musique de Kunitachi (Tokyo), Haru Shionoya étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse à Paris, où elle a obtenu jusqu’à présent cinq prix (Harmonie, Contrepoint, Fugue et formes, Analyse, l’Écriture des XXe et XXIe siècles). Elle a notamment reçu l’enseignement de Cyrille Lehn (Harmonie et Arrangement), Thierry Escaich (Fugue et formes), Claude Ledoux (Analyse théorique et appliquée), Jean-Pascal Chaigne (Écriture des XXe et XXIe! siècles) et elle étudie actuellement l’orchestration avec Marc- André Dalbavie. Elle se perfectionne dans la classe de composition de Jean- Baptiste Robin au Conservatoire à Rayonnement Régional Versailles Grand Parc. Son mémoire d’analyse, rédigé en 2022 au CNSMDP, explore la Passion selon Marc de Michaël Levinas, avec qui elle a travaillé en tant qu’assistante de composition en 2023.
Elle intègre en septembre 2023 la classe d’orgue de François Espinasse et la formation au CA (écriture) au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon.

Sa musique se distingue par son caractère intense et souvent tragique. Elle puise son inspiration dans la musique traditionnelle japonaise et le phénomène acoustique particulier de l’orgue. La notion d’intonation liée aux différents tempéraments est aussi au cœur de ses préoccupations. Lauréate du Concours International de Composition pour Quintette à Vents, sa Gavotte sera publiée prochainement chez Klarthe.
En tant qu’arrangeuse, elle publie une trentaine de pièces d’arrangements chez Zen-On Music (Tokyo, Japon). En 2022, Didon et Enée revisited, son arrangement de l’opéra de Henry Purcell a été créé au Grand-Théâtre de l’Opéra National de Bordeau par les membres de l’Académie. Ses arrangements sont également disponibles depuis 2023 sur application Antescofo.